Les hôteliers font face à une concurrence très agressive de la part de AirBnB. Des détectives privés ont été engagés afin d’apporter une estimation du phénomène AirBnB sur l’Ile St Louis.
Les règles pour louer un logement sur le site AirBnB à Paris
Avec 40 000 annonces disponibles sur AirBnB, Paris est la vie la plus recherchée au monde. Sur près de 47 millions de touristes annuels que compte la capitale, au moins 2 millions sont passés par le site de location touristique meublée.
Si louer son logement sur le site AirBnB est légal, encore faut-il se conformer aux règles en vigueur dans la ville.
A Paris, un propriétaire est libre de louer sa résidence principale 4 mois au plus dans l’année et doit simplement s’affranchir d’une taxe de séjour située entre 20 cts et 4 euros la nuitée en fonction du bien proposé.
Si le propriétaire souhaite louer sa résidence principale plus de 4 mois dans l’année, il doit s’affranchir d’une taxe qui s’élève à 1 200 euros par m².
Dans les faits cette taxe n’est quasiment jamais payée, les propriétaires louent des logements qui ne sont pas leur résidence principale et des locataires sous-louent leur propre location…
Des conséquences très négatives pour Paris
Si les locataires et les loueurs ne peuvent que se satisfaire d’un tel succès, le nombre de mécontents ne cessent de croitre également.
Il y a d’abord les voisins d’appartements loués qui vivent un enfer car les vacanciers en séjour à Paris ne se privent pas de faire la fête ou de se moquer totalement des règles de bienséances et de respect les plus élémentaires.
Les parties communes sont parfois endommagées et les plaintes pour tapage se multiplient.
Il y a ensuite les parisiens, qu’ils soient locataires ou primo accédants, qui voient les prix repartir à la hausse. Et il semble clair aujourd’hui que AirBnB y joue un rôle. L’acquisition de logements dans le seul but de louer le bien sur de courtes périodes se multiplie et fait monter à la fois les prix à l’achat et les prix à la location.
En outre, la municipalité parisienne est directement touchée. En effet, les hôtels doivent payer une taxe de séjour pour chaque nuitée vendue. Dans la mesure où les hôtels se vident, la collecte de la taxe diminue.
Alors que les loueurs sur AirBnB devraient payer cette taxe, elle n’a été intégrée sur le site que très récemment. Et la taxe annuelle de 1200 euros par m² n’est jamais payée ou presque. Le manque à gagner est donc très important pour la ville de Paris.
Enfin, les plus mécontents sont les hôteliers qui font face à une concurrence terrible. Leurs adversaires n’ont presque pas de charges de fonctionnement, ne payent quasiment pas de taxes et ne sont que très peu contrôlés…
Ils n’ont donc d’autre choix que de s’organiser et de faire pression sur les responsables politiques pour que ces derniers légifèrent.
Une grande partie des villes du monde a endigué le phénomène et quelques unes l’ont même interdit comme San Francisco, New York ou Berlin en Allemagne selon le reportage 7 à 8 diffusé sur TF1.
Des détectives privés engagés à Paris par un groupement d’hôteliers
Pendant deux mois, entre septembre et octobre 2015, des détectives privés ont surveillé les allers et venues des touristes sur l’Ile Saint Louis afin d’estimer le volume que cela représentait.
Ils ont retrouvé tous les logements proposés à la location sur AirBnB, pris des photos des façades, des emplacements, et pris en photos les touristes pour illustrer leurs constatations et estimer les flux.
Leurs conclusions sont alarmantes puisqu’on estime aujourd’hui que près d’un logement sur cinq de l’Ile Saint louis est loué sur AirBnB.
Le rapport d’enquête des détectives privés va venir appuyer le lobbying des hôteliers vis à vis de la maire de Paris Anne Hidalgo. Mais celle-ci, peu réputée pour son dynamisme, ne semble pas pressée d’endiguer le phénomène et préfère observer les initiatives étrangères pour le moment.